Par Amélie Rigo
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Ce mercredi 9 juin, l’Iddac a présenté la sixième édition de Mix MECS à la Fabrique Pola. Un projet qui met en lien artistes et Maisons d’enfants à caractère social

S’exprimer via l’art. Une centaine de jeunes de neuf Maisons d’enfants à caractère social (MECS) de Gironde ont pu collaborer avec 22 artistes pour réaliser des œuvres, exposées ce mercredi 9 juin à la Fabrique Pola. Un projet renouvelé chaque année depuis dix ans avec l’encadrement de l’Iddac, agence culturelle du Département, missionnée par la Direction de la protection de l’enfance et de la famille. « Souvent, ce sont des enfants qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer et d’avoir accès à l’art et la culture. Ils reprennent confiance en eux », développe Christine Treille, responsable du pôle médiation à l’Iddac.

Les 13 œuvres sont diverses et variées. Lors de cette journée, les jeunes ont pu présenter à leurs camarades, mais aussi aux partenaires du projet, leur travail. Deux courts-métrages ont notamment été réalisés et diffusés. « Alors ça fait quoi de voir le court-métrage ? », lance la réalisatrice, Laeticia Farkas Aubouy, à Mathéo, acteur en herbe. « C’est gênant surtout, rigole l’ado de 14 ans. C’était bien, je le referais. »

Le court-métrage a reçu le prix de la meilleure interprétation et de la meilleure bande-son au Festival Les 6 trouilles 2020 de Libourne, organisé par le service jeune de la Communauté d’agglomération du Libournais.

Une expérience gratifiante

Deux salles de la Fabrique Pola ont été réquisitionnées pour permettre une déambulation entre les sculptures, les photos et autres créations. Louise Heugel, artiste plasticienne et illustratrice, est auteure d’une fresque réalisée avec des parents et leurs enfants de la Mecs Dominique Savio, à Gradignan. « J’aime bien les travaux socioculturels. Je trouve important d’apporter ma pratique dans ce genre de lieux, je trouve que ça fait sens », sourit-elle. Au total, dix séances de deux heures ont été nécessaires pour redécorer le mur du centre scolaire.

Les jeunes, grands ou plus petits, ont aussi réalisé des sculptures de toutes sortes.
Les jeunes, grands ou plus petits, ont aussi réalisé des sculptures de toutes sortes.
Amélie Rigo

Une œuvre a d’ailleurs particulièrement tapé dans l’œil de l’Iddac : « Magnus ». Sous forme de cartes, les visages de quinze mineurs ont été mis en valeur grâce au travail du photographe Pierre Wetzel. À l’intérieur, des textes écrits à l’image des pages d’un journal intime.

« On a décidé de partir sur un récit, que j’écris à la première personne, détaille Aurélia Coulaty, auteure. L’idée c’était de demander aux jeunes d’imaginer une journée dans leur vie d’adulte, avec le métier de leurs rêves. » Tous sont des mineurs non accompagnés ou isolés, issus de parcours migratoires.

« Cette projection devait faire tomber les a priori qu’ils peuvent avoir : “Je ne connais personne ici, je ne pourrai jamais rien faire” », ajoute-t-elle encore. L’Iddac envisage une exposition de ce travail, mené sur deux ans, dans d’autres endroits, comme des collèges.

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Les autres créations artistiques ne seront pas présentées au grand public. « C’est surtout pour que ces jeunes puissent présenter à d’autres jeunes leur travail. C’est gratifiant pour eux », explique Christine Treille. À l’occasion des dix ans du projet Mix MECS, l’Iddac prépare un ouvrage pour une parution prochaine.